Décembre 2015, flashb(l)ack 🙂
Entre Paris et Port-au-Prince …
Retour en images sur trois temps forts de ma vie artistique, qui ont fait de cette fin d’année une fête sans nom, célébration de mots et couleurs de lumière : l’Académie Française et la cérémonie sous la Coupole, la Maison de l’Amérique Latine où j’ai eu le bonheur infini de partager en amitié et en famille (sur scène et dans le public) la fierté et la joie de mon Prix Verlaine, et enfin, HAITI chérie…
Port-au-Prince
Dernières heures à Port-au-Prince…
Dernières heures
Intérieur Nuit et Extérieur Jour
A Port-au-Prince
Sur La Lune
…
Souvenirs qui s’enlianent et défilent, vertige en moi.
Rodney Saint-Éloi, frère c’est Tida qui a raison, « donner, c’est donner ce qu’on n’a pas ».
J’ai reçu beaucoup, tant. Et j’espère avoir donné, donné autant, autant que j’ai reçu.
Sur la route, de l’amitié.
Je reprends le chemin, habité par l’énergie, vitale, de Port-au-Prince. Et j’ai la fièvre. D’écrire. Décrire chaque parcelle de silence, chaque vibration du coeur, chaque étoile ramassée, au carrefour du rêve et du réel.
« Un peuple qui a produit Jacques Roumain ne peut mourir », je le savais. Je le sais encore plus, qu’avant.
J’ai encore à partager quelques surprises, et nouvelles d’Haïti, entre mes lignes et dans ma voix, et vous les découvrirez ici et là, prochainement.
Je n’en dis pas plus pour l’instant, mais accordez moi votre confiance, ce sera beau et riche, de sens et d’enseignement.
D’ici là si vous voulez me retrouver, dans un poème, je serai ici … 🙂
One love!!!
Nuit Blanche à Port-au-Prince…
Session studieuse en studio
Delmas danse sous les étoiles
Au rythme des mots, et des notes bleues
D’un cercle de poètes et musiciens,
Artistes sans frontières « debout dans la vie », et dans la ville ardente annoncée par Yanick JP Lahens 🙂
Mèsi anpil à Béo Monteau, Jehyna Sahyeir, Guezz Eliezer et Voltaire Glifoodpour le poétrip partagé un soir de pleine lune dans mon coeur…
Nou la… 🙂
Na te na
One love!!!
La première fois
La première fois
Que je me suis suicidé
J’avais vingt ans.
Une hirondelle avait tiré
Sur un chasseur, qui aurait pu faire
Le printemps.
La poésie
M’a ramené
A la vie
A la rive
De mon rêve
Reporté.
Depuis
Je ressuscite
Jour et nuit
Dans chaque poème
Que j’écris.
J’avance
Dans le noir
L’esprit à la dérive
En marchant sur les cendres bleues
De ma mélanfolie douce.
Je ressuscite toujours
Quand le jour
Se fait
Demoiselle
D’honneur
De mon coeur
Nuit de noces
De mes mots volcans
Fête païenne
De mes songes ardents.
La première fois
Que je me suis suicidé
J’avais vingt ans.
La poésie
M’a ressuscité.
MAOB
Texte extrait de mon prochain recueil, né à Port-au-Prince, ville-poème
A Port-au-Prince Sur La Lune …
Extérieur jour et nuit …
De rencontres en rencontres, littéraires, poétiques, musicales, artistiques, humaines.
J’ai offert un bouquet de mots à mon hôte, Yanick JP Lahens, esquissé quelques pas de danse avec elle et ses invités lors d’une très belle soirée en son honneur, slamé sur la musique tellurique du groupe Ti Coca, eu le privilège d’entendre l’immortel Dany Lafferiere lire (à table, pendant le petit-déj) un poème de Davertige, éternel, poète haitien fulgurant édité par Rodney Saint-Éloi qui n’est jamais très loin, quand il s’agit de littérature.
On a fait un tour à la « Ghetto Biennale » (j’adore le nom, l’idée et la réalité, romantique, qui se cache en lumière derrière l’idée), j’ai pris une claque devant le génie, la créativité sans limites, la simplicité et l’humilité des artistes rencontrés (certains exposent dans le monde, et étaient au Grand Palais à Paris, il y a quelques mois)
Avec Béo Monteau et Voltaire Glifood , on a chanté les possible, croisé les mots, les sourires et les notes avant le concert de clôture de la Foire Internationale du Livre.
Mèsi anpil à la Direction Nationale du Livre et à Yanick Lahens pour l’invitation au partage de moments sur le fil du temps suspendu, et na som jita aux jeunes élèves poètes, assidus, qui ont assisté aux ateliers que j’ai eu l’honneur d’animer.
Mèsi anpil, na som jita, merci beaucoup.
Pour tout.
A l’horizon, Jacmel.
One love!!!
A Port-au-Prince Sur La Lune
Foire Internationale du Livre en Haïti
Ici « les poètes poussent plus vite que les arbres »
Jours 1, 2 et 3
Arrivé juste à temps, pour la soirée d’inauguration de la FILHA…
Yanick JP Lahens, invitée d’honneur de la manifestation nous a souhaité la bienvenue en terre ardente… Le soir même, je découvre un groupe de Jazz Vaudou avec le frère Rodney Saint-Éloi et une partie de la délégation Québécoise.
Haïti vibre. Emoi. En moi.
Jour 2
Premier atelier de poésie, et rencontre avec la jeunesse de Port-au-Prince. On slame, on rit, on écrit pour « arracher la joie au jour qui file. » On se découvre, de quelques fils pour en tisser de nouveaux, tressés de mots métis, d’émotions créoles, et de la certitude d’être filles et fils d’une même terre, mère, d’humanité.
Ensuite passage « obligatoire » à la Fokal pour la conversation avec Russel Banks, que j’aurai le plaisir de retrouver quelques heures après à la table, délicieuse, de Yanick et Philippe Lahens, avec le réalisateur Raoul Peck, la romancière Gisèle Pineau, et l’éditrice Sabine Wespieser.
Haïti rit. Et moi aussi, en dépit du décalage horaire et de la fatigue.
Jour 3
Deuxième atelier, la poésie est libre et libératrice, les mots s’envolent, des jeunes poètes de Port-au-Prince viennent à ma rencontre pour m’écouter et surtout m’offrir leurs recueils, édités à compte d’auteur pour certains, je propose de les leur acheter, mais non ils veulent m’offrir leurs livres, c’est aussi leur manière, généreuse, de me souhaiter la « bienvenue chez moi ».
En Haïti, poésie.
Touché, au coeur, je suis.
Et je ne peux m’empêcher de penser au grand Jacques Roumain, et ce poème » Chanson pour un enfant qui n’avait jamais eu de jouet »…
En fin de journée, sous une pluie battante, nous nous accordons une petite répétition avec le slameur Béo Monteau et le guitariste virtuose Voltaire Glifood.
Nous chanterons les possibles ensemble, demain.
Oui, demain. Et ce sera beau, l’évidence est là, en vie d’écrire, en vie de dire, en vie de ressentir.
De la poésie…
Ici je suis servi, il y en a partout, de la poésie, rieuse et rebelle. Et la poésie permet de rester vivant…
Haïti vibre, Haïti vit. Emoi. Moi aussi.
And now direction le Yanvalou pour fêter Yanick Lahens, comme elle le mérite. En poésie, forcément. 🙂