Prix Paul Verlaine pour mon livre « Le Chant des possibles »

Bonheur de partager avec vous cette nouvelle, l’ACADÉMIE FRANÇAISE vient de me décerner le Prix PAUL VERLAINE pour mon livre « Le Chant des possibles », publié aux merveilleuses Editions La Cheminante. Merci à Sylvie Darreau ma formidable éditrice d’avoir cru à ce livre libre, et de porter tous ses auteurs comme elle le fait. Le chemin poursuit son chemin, je suis très fier de faire rentrer notre Maison dans cette institution.

Je dédie ce Prix qui m’honore,

A ma mère veilleuse, merveilleuse femme de lettres qui m’a transmis très tôt l’amour des mots, et le goût des autres. 

A mon père dont la poésie rieuse hante mes jours, mon père héros qui m’a encouragé à apprendre et à sculpter le silence mirifique des nuits serties d’étoiles.

A ma famille, mon feu, ma foi, ma force, ma fierté, ma folie, ma flamme …

A tous également, programmateurs de salons et festivals, responsables de médiathèques et libraires, profs de français et de lettres, journalistes, soutiens précieux, prescripteurs et diffuseurs de mon Chant, qui m’ont accueilli et ont permis mes rencontres dans le monde tout au long de cette année improbable.

Je lève mes vers à nos vies, et nos rêves Fred Ebami, nous avons les mêmes depuis plus de vingt ans, depuis Douala : penser, rêver, oser, créer, aimer, respirer à l’art libre !!! 

Et rêver, c’est déjà être libre.

ONE LOVE!!!

Marc Alexandre OHO BAMBE

Le Chant des Possibles bandeau

Le Chant des Possibles de Marc Alexandre Oho Bambé

LA PATIENCE DE MANDELA…

Dieu si tu existes, fais moi don de la bravoure d’un Masai, et de LA PATIENCE de MANDELA.

MANDELA à qui l’Afrique, et le monde ne rendront jamais assez hommage.
MANDELA. ROLIHLALA MANDELA.

MANDELA qui, pour avoir poussé son peuple à vivre debout, à s’emparer de sa liberté, à revendiquer sa dignité, à ne plus abdiquer devant le régime violemment raciste, inhumain, injuste, illégitime, illégal, oppressant et répressif de l’apartheid, paya le prix fort de sa liberté. 27 ans et 190 jours

«Ballotté de prison en prison
De PRETORIA à ROBBEN iSLAND
DE POLLSMOR à la clinique du CAP
Jusqu’à la maison du gardien
Avec pour seules compagnes,
La solitude et les maladies
Avec pour toute armure,
L’espoir
Avec pour unique objectif
La libération de cette Afrique australe
Enserrée dans les filets de l’Apartheid.
La solitude aiguise sa foi,
L’espérance et la solitude accouchent de la patience »

Espérance, solitude, patience.
Patience.
LA PATIENCE DE MANDELA

ROLIHLALA MANDELA
Dieu si tu existes, fais moi don de la patience de MANDELA.
MANDELA qui me fascine depuis mes jeunes années de collège à Libermann,
MANDELA dont Papa parlait avec une admiration sans limites,

Le 11 Février 1990, j’ai 14 ans, je m’en souviens comme si c’était hier, aussi parce que 3 jours après je vais vivre et foirer, ma première saint –valentin.
Mais revenons au 11 Février, journée à marquer d’une croix noire et blanche dans le marbre du temps qui passe et efface tout ou presque sur son passage, journée à jamais gravée dans le cœur du jeune collégien rêveur que j’étais. Et tant d’autres aussi, qui battirent à l’unisson en regardant « dans la télé » un vieil homme sortir de prison. 27 ans et 190 jours plus loin que le jour où il fut jeté au cachot, mais pas aux oubliettes de l’Histoire.
Cette image en Noir et Blanc et en couleurs, souvent me revient, et je me souviens de l’émotion qui montait, qui montait, jusqu’à nous submerger, je me souviens de ma petite famille devant le poste, et comme dans un rêve, je me souviens des larmes discrètes de Papa, et de la main de Maman dans la sienne, on aurait pu penser que ce vieil homme faisait partie de la famille, il aurait pu être mon grand-père. Je découvrirais des années plus tard, que c’était exactement ça, MANDELA est mon grand-père, c’est notre grand-père, le grand-père de tous les Africains conscients, et de tous ceux qui se réclament de la grande famille de l’humanité.
J’avais 14 ans et j’étais au matin de la vie, quand on a rendu tous ses droits à un vieux jeune homme, qui n’a jamais cessé de lutter, d’espérer et de croire que son combat ne serait pas vain, un vieil homme qui a attendu patiemment, 27 ans et 190 putains de jours (pardon Maman), que résonnent enfin pour lui et les siens, les cloches de la liberté.
Comme dans un rêve, je me souviens qu’on s’est tous embrassé, et serré très fort dans nos bras, comme quand OMAM-BIYICK a marqué contre l’Argentine en Coupe du Monde, ou que NOAH a gagné ROLLAND-GARROS et qu’on l’a vu courir en pleurs, vers son père.
Comme dans un rêve je me souviens que j’étais tellement ému, et chamboulé que je ne savais plus quoi penser ni quel sentiment était le plus fort en moi. La révolte et la colère, ou la joie et le bonheur, il était libre certes, mais il avait 71 ans, et venait de passer 27 ans et 190 jours enfermé pour avoir poussé son peuple, notre peuple à vivre debout, à s’emparer de sa liberté, à revendiquer sa dignité, à ne plus abdiquer devant le régime violemment raciste, inhumain, injuste, illégitime, illégal, oppressant et répressif de l’Apartheid.
Je me souviens m’être dit alors, que rien au monde ne pourrait lui rendre ces années à l’ombre du ciel, rien, aucune reconnaissance, aucune décoration, aussi Nobel soit-elle, aucun statut, même présidentiel, rien ne pourrait lui rendre ces années sacrifiées au nom du plus noble des combats. Le combat pour les autres. Son combat.
Ce combat qui devrait être celui de tous les amoureux de la liberté, celui de tous les partisans d’un monde plus juste, ou tout au moins moins injuste, et d’une humanité humaine simplement.
C’est notre combat, alors défenseurs de la fraternité et de l’égalité entre les peuples, DEBOUT !

« Suivons le chemin
De notre grand-père
Ce chemin tracé
Deux cents ans auparavant
Par TOUSSAINT LOUVERTURE »

Le 11 Février 1990, comme dans un rêve, je me souviens m’être dit que je ne quitterai pas cette terre de joie et de larmes sans aller me recueillir à ROBBEN ISLAND.
Au nom des miens, au nom de MANDELA, et de la communion dans ma famille ce jour-là, autour du mot LIBERTE.
ROBBEN ISLAND, j’arrive.

Dieu si tu existes, mets dans ma course,

LA PATIENCE DE MANDELA.
ROLIHLALA MANDELA

AMANDLA
NGAWETHU

Marc Alexandre OHO BAMBE

« Nous étions tous sur la réserve
On se voyait sans se regarder
On avait peur d’une poignée de mains
Un mot trop tendre était un crime
A peu près comme aujourd’hui
Dans certains coins de la planète
On ne jouait ni ne dansait
Tout gamin était un adulte
Devant répondre de tous ses actes
Et moi, vieux pour JONGINTABA
Pour l’homme qui regardait les montagnes
Je voyais se former dans la ville, la faculté et les usines
Des cohortes de jeunes vieux
Qui s’époumonaient à invoquer le ciel
Jusqu’au jour où ENOCH SONTONGA
Chanta le premier vers de l’hymne de l’ANC
« QUE DIEU BENISSE L’AFRIQUE »

ROLIHLALA NELSON MANDELA

P.S: MERCI A JEAN METELLUS, dont le regard et les mots m’ont accompagné alors que je commettais ce texte extrait de mon ADN…

1915-1372058473

GLISSANT est mon prophète

« Je peux changer en échangeant avec l’autre, sans me perdre pourtant ni me dénaturer », tout commence, ou devrait commencer ici.
J’étais là, assis dans cette salle de conférence, à écouter un des penseurs les plus lumineux que ce siècle obscur ait compté. J’étais là, assis sur le toit du tout-monde, à boire la culture, le savoir, l’espoir d’un poète. J’étais là, et puis je me suis perdu, envolé, puis noyé, dans cet océan puissant de mots. Je me suis oublié. Dans cette « nouvelle région du monde » où les imaginaires se fréquentent et échangent, où les différences se parlent, se marient, partagent le pain, le vin, la sagesse, la folie, et l’HUMANITE. Je me suis oublié. Et j’ai trouvé l’Autre. En moi. Je me suis retrouvé. En lui.
J’étais là, assis sur le toit du tout-monde, à boire la culture, le savoir, l’espoir d’un poète, Edouard GLISSANT, sublime et fulgurant professeur d’espérance.
« L’utopie est toujours le chemin qui nous manque », et la beauté reine, est l’utopie contemporaine. Je veux la courtiser, jusqu’à mon dernier souffle de vie…
MERCI ET RESPAIX
Marc Alexandre Oho Bambé

Ecrire

Que faire pour traverser le cycle de la béance ténébreuse?

Peut-être écrire. Oui, peut-être.
Ecrire pour sortir de la nuit. Ou s’y enfoncer, jusqu’à se perdre en chemin.
Et ne plus jamais retrouver la clé qui ouvre chaque jour un peu plus à soi-même.
J’écris pour partager ma folie, éjaculer mes idéaux et mes pensées folles, jouir dans la bouche, sur le ventre, à la face du monde, mes secrets et mes rêves d’insomnie.
Je pense donc j’écris, j’écris donc je dis, je dis donc je suis.
Oui je dis donc je suis, car ma langue comme ma plume exaltée, bande toujours lorsqu’il s’agit de dire l’immonde beauté d’un monde qui crie.
Que faire de toutes ces « métaphores en dents de scie », de cette musique de mots qui me traverse, de ces vers sévères qui me transpercent et m’empoignent envers et contre tout, tous mes démons et l’enfer qui me guettent au loin?
Ecrire. Oui, écrire peut-être.
Que faire de ma vie avant ma mort?
Ecrire.
Avant de mourir.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit, écrire avant de mourir, écrire.
Ecrire.
Peut-être même, pour ne pas mourir.
Ecrire juste, écrire.
Juste écrire.
Marc Alexandre Oho Bambé